
Le Mont-Saint-Michel autrement
Le Mont-Saint-Michel, tout le monde connait au moins de nom. On a la chance d’habiter à 20 mn de « La Merveille » et on ne se prive pas d’y aller de temps en temps, mais plutôt hors saison.
Il y a différentes manières d’observer le Mont. De l’intérieur, pour le visiter de fond en comble, prévoir au minimum un après-midi, la journée sera mieux pour profiter tranquillement de cet endroit unique au monde. Libre à vous d’y manger dans les quelques restaurants…..ou pas. Etant le monument le plus visité de France (hors Île de France), il reçoit entre 2,5 et 3 millions de visiteurs par an et les commerces locaux, appartenant à seulement 2 ou 3 familles, profitent de cet afflux pour soigner leur chiffre d’affaires et ils ne se privent pas, comme dans tous les lieux hautement touristiques.
L’accès se fait par un pont passerelle qui ne peut être emprunté qu’à pieds ou en utilisant les navettes, car l’usage du parking (payant) est inévitable, le tarif étant le même pour 1H ou la journée, autant en profiter.
Il est évident qu’en plein mois d’été, la foule se bouscule pour les navettes, sur la passerelle pour les piétons, entrainant une circulation compliquée aux deux entrées du Mont et surtout dans l’unique « rue » permettant d’accéder à la partie haute du rocher. Il y a, bien sûr, d’autres accès pour contourner cette rue, mais très empruntés eux aussi. Bref, l’été, c’est plutôt un calvaire que du bonheur pur.
On peut aussi admirer le Mont autrement, de l’extérieur. Il suffit d’emprunter les GR qui convergent vers lui. Le GR 223 arrive de Honfleur après avoir fait le tour du Cotentin et environ 660 kms, il rejoint le très connu GR 34 qui fait le tour de la Bretagne jusqu’à Saint-Nazaire et mesure 2000 kms ainsi que le GR 37 qui traverse la Bretagne par le centre jusqu’à Camaret-sur-Mer dans la presqu’île de Crozon sur 780 kms. Cette jonction se fait au Mont-Saint-Michel.
En démarrant le GR 34 au barrage sur le Couesnon (côté ouest), vous marcherez sur une des digues servant de protection aux polders et leurs zones agricoles. C’est ce que nous avons fait comme vous le montre la vue ci-dessous.

Laissons la voiture à Beauvoir afin d’éviter les parkings. L’aller-retour fait 8,5 kms, le chemin est plat et sans aucune difficulté.



Il longe le Couesnon jusqu’au barrage qui a permis de redonner au Mont son caractère maritime et ainsi de le voir redevenir une île lors des très grandes marées (coeff 110 minimum). Il suffit ensuite de suivre le balisage rouge/blanc du GR, de prendre la digue tout droit et au premier virage à gauche, de descendre dans les herbus ou prés salés et de rejoindre le bord de mer face au Mont. Et là, on s’assoit et on admire……







J’ai décidé, depuis quelques temps, de faire la plupart de mes photos en utilisant le format RAW, NEF pour mon Nikon mais c’est la même chose pour simplifier, d’ailleurs chaque constructeur à sa propre norme. Un fichier RAW contient les données brutes du capteur et les paramètres nécessaires à la transformation en fichier image visible sur écran. Le fichier est plus volumineux que celui au format JPEG, mais il n’a pas subi de transformations irréversibles, ce qui permet de retravailler sans dommage.
Ce format est dit non destructif, contrairement au JPEG, et permet d’envisager la retouche logicielle sous un autre aspect. On emploie d’ailleurs le terme de « développement », comme pour une pellicule argentique. Les possibilités sont, en effet, beaucoup plus nombreuses grâce à quelques logiciels payants comme Adobe Lightroom (le plus connu), ou open source, donc libre et gratuit, comme Darktable ou RawTherapee. Un peu complexe au début pour l’amateur que je suis, il suffit de mettre un peu les mains « dans le cambouis », de farfouiller dans les menus pour ainsi apprivoiser progressivement les mécaniques subtiles et bluffantes au vu des possibilités offertes.
C’est le format le plus utilisé par les photographes professionnels, car il leur donne une entière maîtrise sur leurs images en leur permettant d’effectuer ces traitements par eux-mêmes.









Le Mont-Saint-Michel se prête bien à un exercice de style permettant d’appréhender la photo comme un tableau. La retouche permet de mettre en avant les éléments que vous souhaitez et ainsi laisser l’imaginaire vous guider. C’est ce que j’ai essayé de faire en voulant donner un aspect un peu surréaliste à mes prises de vue. Les différents curseurs de réglages m’ont permis de forcer le trait des nuages ainsi que des différentes couleurs présentes, le temps assez gris ne les favorisant pas.
Pour certaines vues, notamment « agricoles », j’ai choisi le Noir & Blanc afin de donner une atmosphère autre et peut-être d’imaginer ce qu’était le Mont avant.







Quand j’ai pris la photo ci-dessous, je n’ai pu m’empêcher de penser :
« Les moutons du bas et les moutons du haut ! »
C’est bête et méchant, je vous l’accorde. Promis, je ne recommencerai plus.

Je suis assez fier de ce N&B, assez classique et souvent vu, mais tellement intemporel. Ne pas oublier de se faire plaisir, vous faites une photo pour qu’elle soit vue mais aussi pour vous. Car si vous avez appuyé sur le bouton, c’est que vous avez estimé que ça valait le coup de le faire. Votre oeil a aimé, donc clic !

Mon cher Archange St-Michel, continue à veiller sur ce magnifique endroit unique au monde. Fait en sorte que, comme tout lieu unique et historique, le respect lui soit dû. Il était la avant nous et sera encore présent bien après. Sa préservation est essentielle, donc, on évite de laisser trainer quelques déchets, il y a des poubelles. On ne balance pas ses mégots n’importe où, le respect du lieu et des autres visiteurs doit primer. Pour beaucoup, c’est une évidence, ça devrait l’être pour tout le monde.

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